Pessa’h est une fête merveilleuse. Fête de libération, de grandeur et de gloire, elle porte avec elle des images de réjouissances heureuses, de familles réunies, de bonheurs éternels. Pour toutes ces raisons, elle est sans doute une des plus attendues et des plus respectées dans le monde juif.
Pourtant, cette année, le contexte sanitaire fait qu’elle sera bien différente pour beaucoup. Coronavirus oblige, nombre de familles ne se réuniront pas autour de la table du Seder. Chacun chez soi sera le mot d’ordre du moment, et il faudra vivre avec. Ce choix est bien sûr le meilleur : préserver la vie a toujours été la décision prioritaire du judaïsme et c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Mais l’enjeu est aussi ailleurs. Il serait compréhensible qu’on se laisse alors aller à la mélancolie, que les hautes couleurs traditionnelles de la célébration en soient comme affadies. C’est ici que le combat s’ouvre. La joie de la liberté, la gloire de Pessa’h ne disparaissent jamais.
A tous ceux qui seront seuls à leur table de Seder, souvent pour la première fois, il faut dire que la séparation matérielle n’empêche pas que nous soyons véritablement ensemble. Car la communauté juive sera profondément unie en ces jours et nous vivrons la fête avec une joie encore plus profonde, chacun pensant à l’autre et ressentant avec l’autre. Plus encore, un Juif n’est jamais seul. D.ieu est avec lui à chaque instant. Au Seder de chacun, la Divinité sera présente, comme un père qui n’abandonne aucun de ses enfants.
Alors, préparons-nous à une fête essentielle. Préparons-nous à la vivre intensément, l’allégresse au cœur. Elle nous entraîne vers la sortie d’Egypte, vers la sortie d’exil, y compris intérieur. De libération en libération, elle nous conduit à la Délivrance ultime, la venue de Machia’h.
A tous, un Pessa’h cachère et joyeux !