Les hommes au pouvoir, qui ont la charge d’un pays, ont leurs raisons qu’il appartient rarement au commun des mortels de comprendre parfaitement. Chaque nation elle-même, forgée par son histoire, sa culture et cette forme puissante de personnalité qu’on appelle identité, a aussi un chemin collectif qui, parfois, est pris en conscience et d’autres fois presque par inadvertance. Les choix faits dans un cadre démocratique et respectueux d’une morale civilisationnelle élémentaire sont toujours légitimes. N’est-ce pas ainsi seulement que les idées et les espoirs de tous peuvent avancer ? Aussi, sur les événements qui passent est-il généralement opportun de se mettre sur le bord de la route et, avec le recul voulu, réfléchir autrement.
Quoi qu’il se produise à présent dans les relations entre les états d’Europe, une volonté d’union de peuples autrefois ennemis, un espoir d’unité, la construction d’un espace commun de vie, tout cela a connu un profond affaiblissement : un membre de l’union choisit d’abandonner l’œuvre entreprise et de suivre son destin propre. Bien sûr, une telle volonté doit être respectée. Cependant, n’est-il pas loisible de la comparer à ce qu’une fédération d’états, certes plus anciennes, les Etats-Unis d’Amérique, proclame fièrement sur sa monnaie, le dollar ? Outre la mention, en soi essentielle, « In G-d we trust – nous avons confiance en D.ieu », on y trouve « E pluribus unum – un seul à partir de plusieurs ». De la proclamation de l’unité de D.ieu à celle de l’union des peuples, c’est tout cela qui a construit et soutient la puissance du pays. A l’heure où l’Union européenne semble prise d’un désir de dilution progressive, il est sain de s’en souvenir : l’unité est trop précieuse pour être comprise comme un simple enjeu économique ou politique.