Et si nous parlions de la créature humaine ? Couronnement de la création, choisi par D.ieu pour mener à bien le projet Divin, il n’est rien de plus précieux que l’homme à la fois individuellement et en tant que membre d’une collectivité globale et unique. A l’heure où, dans les rues de nombreuses villes, dans de nombreux pays, des foules manifestent pour dénoncer un « racisme » inhérent à la société, créant ainsi sans doute une nouvelle expression de ce même racisme, il est nécessaire de revenir à ces fondamentaux.
C’est qu’il existe plusieurs façons de regarder l’autre. Il est clair que tous les hommes sont différents, d’abord dans ce qu’ils sont, pensent et vivent personnellement, mais aussi dans leur culture liée à leur histoire individuelle et à leur origine familiale. Est-ce un problème ? Cela constitue-t-il un danger d’atomisation du collectif national ? Le peuple juif a une longue expérience de ces sujets. Très tôt exilé de sa terre, confronté à des sociétés différentes, partenaire de leur grandeur et trop souvent subissant les caprices sanguinaires des puissants, il a eu le temps et l’occasion de réfléchir à ces notions.
Il faut le redire : une société ne peut vivre que consciente des valeurs qu’elle porte ; une nation ne peut exister que si ces valeurs sont partagées et perçues comme incontestables par le plus grand nombre. Cela n’exclut en rien la présence de cultures, minoritaires par nature, qui enrichissent de leur mélodie propre la symphonie nationale. D’une certaine façon, cette unité-là est plus forte que celle d’un unanimisme de façade. Elle est ainsi de nature à exclure justement l’exclusion. Le racisme et l’antiracisme ont un point commun : refermés sur eux-mêmes, ils rejettent ce qui ne leur ressemble pas. Etre ensemble, c’est une recherche simple. Elle donne à chacun le droit de vivre ce qu’il est, à égalité avec chacun et dans le respect de tous les autres.
Créature humaine : quelle grandeur et quelle noblesse dans cette humble appellation, un défi également.