Confinement, déconfinement : si le premier terme n’est pas nouveau, le deuxième l’est bel et bien. En tous cas, ils ont acquis rapidement une popularité que les événements que nous traversons renforcent jour après jour, en attendant des jours meilleurs. Il est pourtant nécessaire de peser ce qui se trouve derrière ces mots. De fait, outre le sens qui lui est donné aujourd’hui, l’idée du confinement introduit des notions de nature à faire frémir. Ne parle-t-on pas de « confinement des prisonniers » pour désigner leur isolement au sein du système pénitentiaire ? Si la société a accepté qu’il soit ainsi généralisé, c’est, bien sûr, contrainte par la situation sanitaire générale. Cependant la signification qu’il porte ne peut pour autant disparaître.

Inversement, le déconfinement, intéressante trouvaille linguistique, évoque une sorte de retour à la liberté, de sortie des limites imposées par la situation antérieure. Il y a clairement comme un grand appel d’air qui se fait entendre ici, au sens presque strict du terme. Alors, faut-il entonner les chants de la liberté retrouvée, organiser les réjouissances de mise ? Comme pour attiédir les bénéficiaires de ces mesures, toutes les mises en garde résonnent : rien n’est résolu, rien n’est certain, peut-être y aura-t-il des retours en arrière… Autant d’appels à la responsabilité de chacun.

Et si cela nous permettait aussi de réfléchir à notre propre liberté, comme de voir dans tout cela une sorte de métaphore ? La liberté est ce dont nous rêvons à chaque instant. Etre libre de ses actes, de ses pensées, n’être contraint par rien, ni par la force ni par la pression sociale : l’ambition humaine par excellence et, dans la vision juive, une exigence incontournable à appliquer à soi-même. Car, sans liberté, quelle est la valeur de nos choix, quel est le sens de la vie ? Mais, comme dans l’actualité, cela ne tient que si la responsabilité l’accompagne. Soyons libres mais conscients de la portée de nos choix ! Soyons libres mais en sachant que notre avenir, individuel et collectif, dépend d’abord de nous !

Libres et responsables : une vie d’homme.