Comment vit-on confiné ? Tremblants de crainte quant au développement de l’épidémie et à son propre avenir, il nous est intimé l’ordre de rester chez nous pour conjurer les risques autant que faire se peut. L’atmosphère semble soudain être devenue plus lourde, le ciel plus bas et les couleurs du monde fanées. Outre l’évidente nécessité sanitaire et le fait que le souci de la vie l’emporte toujours sur toute autre préoccupation, il est possible de considérer cette période d’une autre manière.

Car être confiné ne signifie pas uniquement être enfermé dans une surface réduite. Cela veut d’abord dire revenir à soi, entrer en soi-même. Car, lorsque le monde fonctionne à sa façon habituelle, il nous entraîne dans un véritable tourbillon, nous faisant perdre le lien avec l’essence des choses. Alors arrive un événement hors de notre portée, qui nous conduit à retourner à l’essentiel. Confiné : avec soi, avec ses pensées, avec sa famille et ses enfants. Et tout devient différent. Ainsi l’essence des choses n’était pas celle que l’on croyait. Ainsi, les petits plaisirs, ces divertissements qui, comme leur nom l’indique, détournent notre attention, tout cela s’écarte. Nous voici à présent au cœur des choses.

Est-ce à dire que tout cela est positif ? Non, bien sûr. Le virus doit être et sera éradiqué. Mais, en toute chose, il existe un aspect positif. Il faut savoir ici s’en saisir. Sortons de l’illusoire liberté du monde et demain, quand tout cela sera terminé, c’est dans un nouveau temps que nous entrerons. C’est aujourd’hui que cela commence.