« Lumière ! » C’est presque un mot magique. On le prononce et tout commence, tout est différent. On entre alors en scène et l’action se développe jusqu’à changer toute la réalité connue jusque-là. « Lumière ! », c’est le mot qui, à lui seul, définit la fête de ‘Hanoucca qui s’ouvre à présent. Bien sûr, on rappellera l’héroïsme de nos ancêtres, la miraculeuse victoire du petit groupe des Hasmonéens et de leurs partisans contre les immenses et puissantes armées de l’empire grec. On se souviendra aussi, et surtout, du miracle de l’huile juste suffisante pour alimenter la Menora, le chandelier à sept branches du Temple, pendant une seule journée et qui en durera huit, fondant ainsi notre célébration. Mais alors on regardera ces flammes qui dansent au bout de leur mèche en nombre croissant jour après jour pendant huit jours. Oui, on regardera la lumière et on saura qu’à présent un temps nouveau commence.
Il existe des expressions si souvent employées qu’elles semblent avoir perdu toute portée. Parmi elles : « nous arrivons au bout du tunnel », « on voit enfin la lumière » etc. Notons-le, ces métaphores approximatives, éculées, nous parlent d’obscurité et de ce qui la dissipe. Leurs auteurs n’y pensaient probablement pas lorsqu’ils les utilisèrent pour la première fois, pourtant c’est du regard de l’homme et de sa capacité à agir qu’il est question. Alors que nous vivons un temps bien sombre à de nombreux égards, ‘Hanoucca arrive et nous dit avec force : « Lumière ! » Levons les yeux vers le ciel, les nuages s’écartent. Quels que soient les événements qui sont encore au-devant de nous, de quelque côté qu’ils nous entraînent, l’émergence de la lumière est définitive. « Les lumières de ‘Hanoucca ne disparaîtront jamais » disent nos Sages, ni du monde ni de notre cœur et encore moins de notre esprit. « Lumière ! » proclame la fête, faisons-la donc entrer. Le monde de demain sera lumineux. Joyeuse fête à tous !