Yom Kippour et tout est dit : la vie juive, la conscience de notre identité, l’attachement à ce qui nous dépasse, la présence Divine et ce l’on ne sait quoi d’éternité si caractéristique du peuple juif. Yom Kippour ou ce qui reste quand on a tout oublié ? Beaucoup plus que cela : ce qui reste même quand on se souvient de tout. D’une certaine manière, ce jour est comme un subtil et profond rythme de l’âme. Si on se rend suffisamment réceptif, on peut en percevoir frémissements et ondulations. C’est sans doute pourquoi, il s’agit là d’une journée irremplaçable, qu’on n’imagine pas pouvoir passer comme toutes les autres.
Celui qui préserve en lui un sens du spirituel, à quelque degré que ce soit, comprend intuitivement toute la grandeur de ces vingt-quatre heures que ces mots tentent maladroitement de transmettre. Ne détournons pourtant pas le regard : cette année, l’entreprise est sans doute plus difficile qu’à l’accoutumée. Nous étions habitués à l’audacieuse aventure spirituelle de Yom Kippour et nous voici ramenés à des contraintes sanitaires que la raison impose mais qui semblent si éloignées des préoccupations plus essentielles du moment. Tout cela n’est cependant pas contradictoire.
Gardons à l’esprit que c’est ici-bas, dans notre monde matériel, que se déroule le combat des siècles : le service de D.ieu contre ce qui dissimule le Divin. Une épidémie nous met ici au défi de vivre Yom Kippour. Il nous revient de le relever avec confiance. Yom Kippour est œuvre de vie et nous en sommes les acteurs. Nous veillerons à notre santé en respectant les règles prescrites mais notre lien avec D.ieu, d’essence à Essence, n’en sera pas distendu. Nous sortirons ainsi plus purs et plus forts de ces heures cruciales… et surtout bénis pour la nouvelle année. Puisse-t-elle être favorable à chacun.