Roch Hachana, le jour de l’an juif ? C’est ainsi, en tous cas, qu’il est souvent désigné. Et pourtant, une telle appellation constitue une profonde erreur. L’expression « jour de l’an » apporte avec elle surtout des images de banquets familiaux et de réjouissances bien souvent artificielles. Comme Roch Hachana en est éloigné ! Certes, c’est également une fête familiale et, hors période de crise sanitaire, les réunions de ce type y sont nombreuses. Mais c’est d’abord, comme son nom l’indique en traduction littérale, la « tête de l’année ». Le mot est significatif : de même que la tête contient toute la vitalité du corps, ainsi Roch Hachana englobe celle de tous les jours de l’année.

C’est dire que la journée est essentielle. Elle est celle du couronnement de D.ieu comme notre Roi et, partant, comme celui de l’univers. En ce sens, le rendez-vous de Roch Hachana est celui du monde entier pour sa vie maintenue pendant toute l’année à venir.

Mais voilà, cette année Roch Hachana se déroule sur fond de crise sanitaire… Cela change-t-il quelque chose ? Du point de vue du comportement à tenir, certainement. Il faudra veiller aux mesures de sécurité, aux gestes barrières etc. La préservation de la santé est un impératif de la vision juive, rien ne doit y déroger. Mais, profondément, Roch Hachana sera là et pleinement là. Nous écouterons le Chofar, cette année le 20 septembre, avec toute l’attention, et tout le cœur nécessaires. Ainsi nous ferons que D.ieu donne à tous collectivement et à chacun   individuellement la merveilleuse année dont nous rêvons et la fin des épreuves que nous avons connues.